3. Séparation de biens
La séparation de biens, qui peut par exemple s’avérer utile pour les entrepreneurs qui veulent protéger leur conjoint des créanciers, peut cependant aussi causer des problèmes. Par exemple si l’un des conjoints gagne beaucoup moins que l’autre et/ou met sa carrière de côté pour s’occuper de la famille. Étant donné que ce conjoint n'a jamais participé aux revenus de l’autre conjoint durant le mariage, il peut, à sa dissolution, quasiment se retrouver les mains vides.
Cela donne lieu à des situations injustes et peut faire basculer ce conjoint dans la pauvreté.
Dans la réforme, nous proposons dès lors deux options pour plus de solidarité entre les époux en cas de séparation de biens : la participation aux acquêts et la correction judiciaire en équité. Ces deux options permettent, dans l’éventualité de la dissolution du mariage, de procéder à un décompte entre les patrimoines constitués par chacun des deux époux pendant le mariage. Le notaire est toujours tenu d’informer les futurs époux de ces possibilités. Une telle séparation de biens « adoucie » est intéressante pour les entrepreneurs, parce que l’autre époux reste protégé des créanciers pendant le mariage. Si le notaire omet de s’acquitter de ce devoir d'information, il peut en être tenu responsable. Ce devoir d’information permet en outre aux personnes de réfléchir consciencieusement lors de l’établissement de leur contrat de mariage. C’est important pour éviter d'éventuels problèmes à l’avenir.
Pour offrir aux gens la protection nécessaire, même après le décès de leur partenaire, le droit des régimes matrimoniaux réformé contient aussi une série de
mesures relatives aux droits successoraux du conjoint survivant, quel que soit le régime matrimonial choisi. Contrairement à ce qui existe à l’heure actuelle, si les époux sont mariés dans un régime de séparation de biens, les parents éloignés n’auront plus la possibilité de revendiquer une part de l’héritage.
Pour de plus amples informations ou en cas de questions spécifiques, veuillez contacter votre notaire ou consulter www.notaire.be.